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Les pastels gras ou pastels à l’ huile ont une histoire relativement récente : ils ont été inventés au Japon vers 1920. De faible qualité au départ, parce que développés d’ abord pour les enfants et les étudiants, ils ont gagné progressivement le statut de médium artistique à part entière, sous l’ impulsion de peintres tels que Pablo Picasso, et de fabricants tels que Sennelier (en France), Sakura et Holbein (au Japon), et Caran d’ Ache (en Suisse).

Dans ce type de pastels, la gomme arabique est remplacée par un mélange de cire et d’huile non siccative. S’ il est de qualité, il doit être relativement tendre et crémeux, et ses pigments doivent bien évidemment rester stables à la lumière. Sa nature grasse autorise les superpositions et les mélanges de teintes dans une certaine mesure. On peut donc travailler à partir d’ une gamme de tons plus restreinte qu’ en pastel sec, et une œuvre réalisée avec ce médium sera moins fragile. Elle devra tout de même être montée sous verre comme lui, parce que le pastel gras ne sèche jamais. En effet : au contraire de celle qui sert de liant à la peinture de même nom, l’ huile qu’ il contient ne polymérise pas au contact de l’ air.

Multiplier les couches épaisses de pastel sec est hasardeux, car le papier sature facilement et risque de refuser tout nouvel ajout de matière. À l’inverse, de par sa nature grasse, le pastel à l’ huile s’ emploie fréquemment en empâtements, la saturation n’ apparaissant qu’ avec des couches épaisses. Dans une certaine mesure, on peut dire que le pastel sec serait plutôt une technique de dessin, alors que le pastel gras est davantage une technique de peinture, dont l’ approche et le rendu sont comparables à ceux de la peinture à l’ huile.